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B.BIOLAY ou le grand NON du prêt-à-chanter!
2 août 2012

Novembre toute l'année

 

 

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Novembre toute l'année:

se divise en deux parties de deux couplets suivis d’un refrain. Couplets et refrain comprennent tous quatre vers de 4 à 8 syllabes et riment d’après le schéma aabb pour les couplets. Déjà le schéma d’ensemble crée une langueur, une mélancolie légère que les homophonies en [ã] viennent renforcer : « pente, absente, novembre, sens, pense, blanc ».

Ensuite, on s’aperçoit que toute activité, tout mouvement semblent rejeter comme le sous-entend l’absence de verbes d’action. Le texte est construit sur des phrases nominatives agrémentées deci delà, du présentatif « c’est », du verbe d’état « être » et de deux verbes liés de pensée « je pense », « on ressasse ». Le verbe « passer » quant à lui renforce le mouvement incessant (passer sans se pauser), monocorde et monotone du temps. Les répétitions du refrain auront les mêmes portées.

Le refrain est bâti sur un chiasme, figure de rhétorique reposant sur un croisement de termes : « novembre toute l’année

                              Toute l’année c’est novembre »,

puis sur deux vers identiques :

                  « le ciel est blanc

                     le ciel est blanc » sur quoi vient se greffer une précision à connotation négative « blanc cassé ».

Ce texte épuré et carré  reflète une impression de prison que le lexique développe ; ainsi, se dresse devant nous un pavillon recouvert de briques, de lierres sur quoi tombe la pluie et pour enrober le tout, un ciel chargé qui n’appelle aucune élévation.

Couplets, refrain qu’on aurait du mal à identifier s’il ne reprenait pas le titre, se jouent sur une mélodie lente et continue qui accompagne bien la passivité humaine face au constat inéluctable que l’homme est englué dans un présent perpétuel, étayé par le présent de l’indicatif.

On se rend compte déjà qu’il existe un accord parfait entre métrique, son, lexique et syntaxe et on ne cessera de le confirmer dans cet album et les suivants. Je ne crois pas que ceci relève d’un curieux hasard mais bien d’un travail acharné.

Pour poursuivre cette correspondance « symétrie des vers et mélancolie », je vais fureter sous les vers de La Monotonie et de L’Observatoire.

 

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  • Sur les traces de la poésie transcendante de B.Biolay à travers l'écho de son orchestration de la métrique, des rimes, de la syntaxe et du lexique. Carnet de bord fantaisiste sur la richesse de ses textes et de leurs trésors enfouis.
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