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B.BIOLAY ou le grand NON du prêt-à-chanter!
6 août 2012

les cerfs-volants

 

 

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Les cerfs-volants renvoie à l’image d’un paradis sur terre.

La structure du texte est différente des autres; les vers coulent librement comme le temps qui passe ; ils ne sont pas enfermés dans un couplet et un refrain. La chanson paraît sans fin. Dans mon précédent blog, j’ai abordé la notion du cadre serein, maitrisé ; aujourd’hui, je voudrai parler de cette obsession de vouloir contrôler le temps comme le souligne le polyptote « A mesure…je mesure » et le substantif « aulne ». « A mesure » signifie : en même temps que, et marque une correspondance entre le temps de l’horloge et le sujet; « je mesure » marque l’éveil de la conscience qui déjà choisit l’action à la soumission. « Je mesure … » signifie au sens transitif évaluer, calculer mais peut-être entendu aussi comme modérer, tempérer et soutiendrait l’idée d’agir sur l’horloge. « Et tandis que l’eau s’étend jusqu’à l’autre bout de l’étang » : la conjonction « tandis que » reprend la simultanéité et à l’eau vive qui s’écoule, symbolisant le temps qui passe inéluctablement, répond l’action du sujet « je regarde »;  il prend conscience d’une vérité universelle : le soleil d’hier revient tous les jours. Un parallèle est établi entre le soleil et le sujet comme l’indique les constructions similaires :

A l’aulne, à l’orée du jour/Le soleil sera de retour 

A la lisière du torrent/J’irai m’asseoir sur un banc

 A l’aulne porte deux notions de mesure : aune ou aulne était un bâton qui servait au mesurage et signifie aussi en mesurant par rapport à et renforce la comparaison soleil/individu qui se situent tous les deux dans un hors champs : « à l’orée du jour, à la lisière du torrent ». Un torrent se définit comme une eau au débit très rapide et renvoie ainsi à l’accélération du temps or l’individu voudrait poser son campement dans un endroit suspendu et doit donc être en conflit avec non seulement son propre écoulement du temps, c’est-à-dire sa propre histoire mais aussi et surtout avec l’Histoire. Un certain ressentiment se détache avec l’emploi de « en dépit » et du rythme ternaire qui sert à relater de grandes périodes historiques ayant eu de multiples répercussions capitales dans le monde développé. Les « années noires » renvoient au Krach de 1929 et à ses conséquences catastrophiques, « les années folles » recouvrent la période de 1920 à 1929 et les « heures de gloire », celle de 1945 à 1973. Ensuite sont énumérées des prédications « on ira faire un tour de barque », « on ira déjeuner », « on s’embrassera ». On a laissé l’action pour une contemplation quasi-mystique puisque ce futur annoncé semble être une résurgence d’un passé, « il y a longtemps ». L’homme s’arroge le pouvoir de rendre les instants heureux éternels ; il est comme le soleil, un souverain immortel, un dresseur d’éternité. Cette chanson amorce d’une certaine façon « Regarder la lumière ». Le texte se clôt avec Marylin Monroe-une des maîtresses de J.F.K.- chantant La rivière sans retour. A moi désormais de vous entraîner sur un radeau afin de vous conduire tout près de La Palmeraie...A très bientôt!

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  • Sur les traces de la poésie transcendante de B.Biolay à travers l'écho de son orchestration de la métrique, des rimes, de la syntaxe et du lexique. Carnet de bord fantaisiste sur la richesse de ses textes et de leurs trésors enfouis.
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